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DOSSIER 128 FIG. 28 : Bouclier nº 11, donné par Le Coq d’Armandville en 1929 aux MRAH de Bruxelles puis acquis par échange par le Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, en 1979. MRAC inv. #EO.1979.1.1255. étroitement liée à la culture et au peuple. La « chasse aux têtes » se trouvait encore au centre de leur vie. » Il y a quelques années, je parlais de l’un des boucliers asmat collectés par Viegen avec un collectionneur. À l’époque, je ne savais pas grand-chose sur leur provenance, mais j’ai insisté (comme j’ai tendance à le faire) sur l’importance de la documentation des objets ethnographiques et des collections ; comment pouvons-nous apprécier ces objets si nous ignorons quand, par qui et dans quelles circonstances ils ont été collectés ? L’histoire qui se cache derrière un objet lui confère profondeur et consistance, une sorte de patine historique. Je ne me souviens pas de ses paroles exactes, mais ce collectionneur m’a dit en substance qu’il n’était nullement intéressé par le contexte historique de ses objets et qu’il préférait ceux qui ne disposaient d’aucune documentation. Afin d’éviter tout malentendu, il a poursuivi en me disant que pour lui, la meilleure provenance qu’on puisse imaginer pour un ancien bouclier asmat serait qu’on l’ait trouvé échoué sur une plage quelque part. L’auteur du bouclier, la personne qui l’a trouvé, l’époque à laquelle il s’est échoué sur la plage et les circonstances qui l’y ont amené sont des éléments qui feraient mieux de rester dans le domaine de l’imaginaire. Son point de vue me laisse encore perplexe aujourd’hui. REMERCIEMENTS Je souhaite témoigner ma plus profonde reconnaissance à Wil Roebroeks et Michel Thieme, qui m’ont aidé à retrouver les différents objets et photos. Sans eux, je n’aurais jamais pu documenter et rédiger cette histoire. J’aimerais aussi remercier les familles qui, sans exception, m’ont chaleureusement accueilli et donné accès à leurs « objets ethnographiques de Viegen ». Par ailleurs, je souhaite sincèrement remercier Otto Lankhorst, Caspar van den Berg et Gaby Kamps du Centre pour le patrimoine de la vie religieuse néerlandaise pour leur aide et leurs conseils au cours de mes recherches dans ces vastes archives, et Tristan Mostert pour avoir lu les ébauches finales de cet article et m’avoir aidé à le traduire en anglais.


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