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76 Plumes et coquillages perliers : l’art des Hautes Terres de Nouvelle-Guinée MUSÉE à la Une FIG. 1 : Sculpture féminine. Wiru, Pangia, district d’Ialibu-Pangia, Hautes Terres méridionales, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Milieu du XXe siècle. Bois, pigments naturels, plumes, coquillages, dents de cochon et fibres. H. : 110 cm. Collecté par Stan Moriarty en 1967. Art Gallery of New South Wales, acquis en 1977, inv. 242.1977.a-c / M1652. Photo : AGNSW/Jenni Carter © peuple wiru, d’après le code éthique préconisé par la Pacific Islands Museums Association (PIMA). Par Natalie Wilson L’intérieur des Hautes Terres de Nouvelle Guinée, avec ses montagnes enneigées, ses fleuves fougueux, ses prairies kunai, ses vallées et forêts fertiles où résonne le chant de l’oiseau de paradis, accueille plus d’un million d’habitants dont les ancêtres arrivèrent dans la région il y a environ 50 000 ans. Les systèmes de drainage agricole les plus anciens au monde, découverts sur le site de Kuk, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, situé dans la haute vallée de Waghi dans la province des Hautes Terres occidentales, datent de 9 000 ans avant notre ère, époque à laquelle les habitants de cette contrée cultivaient de nombreux fruits et légumes, dont le taro et la banane. Avec l’introduction de la patate douce au XVIIe siècle, probablement depuis l’Amérique du Sud, la population s’accrut considérablement et se dispersa dans toute la région. Les accidents géographiques et les guerres isolèrent les différents groupes, mais favorisèrent en retour l’apparition d’un incroyable foisonnement de cultures et de langues encore présentes de nos jours dans les Hautes Terres. La richesse artistique issue de cette diversité culturelle est au coeur de Plumes and Pearlshells: Art of the New Guinea Highlands (Plumes et coquillages perliers : art des Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle Guinée), une exposition qui se tient jusqu’au 10 août 2014 à l’Art Gallery of New South Wales, Sydney, et qui met en lumière la collection de Stanley Gordon Moriarty. Depuis son adolescence, Stanley « Stan » Gordon Moriarty admire l’art du Pacifique. Né à Melbourne en 1906, Moriarty a étudié l’art dans les années 1930 avant de s’installer à Sydney, où il ouvre un atelier d’art commercial et commence véritablement à réunir des objets d’art du Pacifique. Une grande partie de sa collection naissante provenait de boutiques d’articles d’occasion et des quelques galeries qui vendaient de l’art ethnographique à l’époque. Toutefois, c’est seulement en 1961 que Moriarty, alors âgé de cinquante-cinq ans, se décida à découvrir sur place les cultures qui enflammaient son imagination. De Sydney, il rejoignit Port Moresby en bateau, puis prit un avion jusqu’à Goroka, la capitale de la province des Hautes Terres orientales. Là-bas, il vécut au plus près l’enthousiasme entourant le festival annuel célébrant la diversité de la culture des Hautes Terres, le Goroka Show. Ce fut le premier des événements auxquels il allait assister (il fera par


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