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Collier. Samoa. Dents de baleine polies et cordon de fibre de noix de coco. © Staatliches Museum für Völkerkunde München, photo : Marianne Franke. PROJET FIDJI Royaume-Uni—Nombreux sont les musées britanniques à posséder des collections d’art provenant des îles Fidji – ancienne colonie – qui ne sont pas toujours bien valorisées. 60 Partant de ce constat, le Centre de Recherche pour les Arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques de l’Université de Sainsbury dirigé par le professeur Steven Hooper a conçu un projet scientifique unique : jusqu’au 30 avril 2014 et ce depuis trois ans, il a proposé à toute institution qui en fait la demande un service de conseil et d’accompagnement dans la présentation et la mise en valeur de ses pièces d’origine fidjienne. En fournissant expertises, photographies, archives et documentation, l’équipe du Professeur Hooper a voulu aider les musées à exposer au public des ensembles d’artefacts méconnus (bien souvent des armes, des étoffes d’écorce battue ou des objets en ivoire de baleine) et ainsi contribuer à la transmission au plus grand nombre de connaissances trop souvent détenues par les seuls spécialistes. Soutenu par les autorités fidjiennes elles-mêmes, le projet devait permettre d’éclairer également l’histoire des relations commerciales et politiques qui se tissèrent dès le début du XIXe siècle entre le Royaume-Uni et les Fidji. Des suites à ce travail sont d’ores et déjà annoncées. DE SAMOA, AVEC AMOUR Munich—Les Samoa occidentales, chapelet d’îles de l’Océan Pacifique appartenant au complexe polynésien, subirent comme la plupart des états océaniens la domination européenne. Entre la fin du XIXe siècle et le début de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne y exerce sa souveraineté. Encouragée par les autorités, la population allemande développe une grande curiosité pour les colonies de l’Empire et leurs populations primitives. Les exhibitions de sauvages sont alors courantes en Europe et aux États-Unis, formant un genre à part entière. En Allemagne, entre 1895 et 1911, cette mode se traduit par l’organisation de spectacles exotiques dans lesquels se produisent danseuses et musiciens Samoans. Ces divertissements populaires diffusent une vision artificielle et réductrice des cultures polynésiennes qui imprégnera durablement l’imaginaire collectif. From Samoa with Love? (De Samoa, avec amour) L’exposition qui se tient au Museum für Völkerkunde de Munich (du 31 janvier 2014 au 05 octobre 2014) retrace de façon inédite l’origine et le contenu de ces spectacles, mettant en lumière un pan méconnu de l’histoire des échanges culturels entre l’Allemagne et son ancienne colonie. S’appuyant sur des photographies originales ainsi que des artefacts issus des collections du musée, les commissaires de l’exposition ont également souhaité faire une large place aux Samoans euxmêmes, invités à témoigner et éclairer ce singulier chapitre de leur histoire. EN HAUT À DROITE : Couverture de la brochure du programme «Nos nouveaux compatriotes », avec un guerrier samoan devant des drapeaux allemands, 1900. © Stadtmuseum Berlin. CI-DESSOUS : Fille d’un chef, 1896. Collection privée.


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