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97 de Neuberger. L’autre moitié était composée de prêts, dons et autres legs d’importants collectionneurs de la région. Parmi ces oeuvres figuraient soixante-quatorze objets d’art africain prêtés par Aimee et Eliot Hirshberg. L’introduction d’un si grand nombre d’objets d’art africain dans une exposition d’art moderne était extrêmement rare dans un contexte universitaire. Bien qu’il ne soit presque pas question d’art africain dans ses mémoires écrits en 2002, cette discipline était bien connue de Neuberger. Il avait acquis quelques objets3 et déclara plus tard dans une interview, témoignant d’une grande ouverture d’esprit : « Plus nous en apprendrons sur le monde, plus il deviendra passionnant ! » Avec le temps, les soixante-quatorze objets prêtés par Hirshberg furent légués au musée. La dernière pièce à rejoindre les collections du NMA en 1984 ne fut autre qu’un magnifique cimier chiwara ayant appartenu à Helena Rubinstein. Ces prêts inspirèrent des installations et des expositions temporaires d’art africain, assurant ainsi sa présence continue dans le musée.4 Le regard derrière les objets Qui était Aimee Hirshberg (fig. 3) et d’où venait son intérêt pour l’Afrique ? Femme passionnée, active, indépendante, aimant l’aventure et s’intéressant aussi bien à la botanique, au paysagisme et au golf qu’aux questions sociales (éducation et civisme), Hirshberg manifesta un intérêt pour l’art africain par l’entremise de son beau-frère Paul Tishman, lui-même fervent amateur dont la collection se trouve aujourd’hui au National Museum of African Art (NMAA), Smithsonian, Washington, D.C. Au milieu des années 1960, elle commença à visiter les galeries new-yorkaises et à discuter des objets avec lui. Ce fut toutefois en compagnie de son mari, Eliot Hirshberg, qu’elle se rendit pour la première fois en Afrique en 1966. Fascinée par la faune et la flore et désireuse de rencontrer les gens et de découvrir leur culture, elle entreprit plus tard un deuxième voyage, au cours duquel elle photographia et filma ce qu’elle vit. Elle ne cherchait pas vraiment des oeuvres d’art, mais acheta quelques objets au gré de ses rencontres avec les autochtones. Aussi, la plupart des pièces de sa collection fut-elle acquise dans des galeries de New York et lors de ventes aux enchères5. C’est à l’occasion de la célèbre vente Helena Rubinstein de 1966 qu’elle acheta deux objets extraordinaires, un cimier chiwara bamana (fig. 2) et un masque mossi. Quant à son époux Eliot, il manifestait peu d’intérêt pour l’art africain mais il lui apporta tout son soutien. Outre les soixante-quatorze objets légués par Hirshberg, quatre-vingt-trois sculptures furent ajoutées à la collection par d’autres férus d’art africain, parmi lesquels Denyse et Marc Ginzberg, tous deux connaisseurs passionnés. Les Ginzberg renforcèrent la collection africaine grâce à quatorze FIG. 4 (CI-CONTRE) : Poteau figuratif movenga. Tsogho, région de Mimongo, centre du Gabon, XXe siècle. Bois, kaolin et pigments noirs. H. : 190,5 cm. Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, inv. 1979.19.01. Don d’Eliot P. Hirshberg issu de la collection d’art africain d’Aimee Hirshberg. Photo : Jim Frank. FIG. 5 (À DROITE) : Poteau figuratif movenga. Tsogho, région de Mimongo, centre du Gabon, XXe siècle. Bois, kaolin et pigments noirs. H. : 190 cm. National Museum of African Art, inv. 2005-6-226. Don de Walt Disney World. Co., une filiale de The Walt Disney Company.


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