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MUSÉE à la Une 82 membres de la communauté et le personnel du MIA.10 Si ce procédé s’est avéré gratifiant pour toutes les personnes impliquées, la réouverture des galeries n’a pas, pour autant, mis un terme au dialogue et tout le monde espère qu’une plus grande implication des parties prenantes et des visiteurs continuera à améliorer l’expérience de chacun. Vu de l’extérieur, avec ses escaliers et ses colonnes, le MIA ressemble à un temple, mais les galeries d’art africain l’associent davantage à un forum, lieu de découverte, d’expérimentation et de débat. 11 NOTES 1. Voir Vogel et al. (1988), Maurer (1999), Hultgren (2011), Kreamer (2011) et Siegmann (2011). 2. Ces masques-heaume luba comparables sont reproduits dans respectivement Verswijver éd. et al., (1995 : 190- 191), Zwernemann et Lohse (1985 : 183), et Fagg (1968 : no 32). 3. Cette affirmation erronée est due à Ceyssens (2011 : 251). 4. Kesckési (1987 : 163-164) et (1999: 72-73) ; fichier d’objet, département AAA, MIA. Karin Guggeis, de l’université de Bayreuth en Allemagne, prépare actuellement une thèse portant sur la vie sociale des objets d’art dans les musées, dont cette paire d’aquamaniles (Guggeis : à paraître). 5. Huber (2009) et Horse Capture (2012). 6. Je m’intéresse à l’art islamique en général, et je prépare en ce moment l’exposition Afrique islamique : art et architecture qui livrera une vue d’ensemble du continent. En 2013, le projet a reçu une subvention du NEH (National Endowment for the Humanities) ; l’exposition devrait débuter au MIA au printemps 2016, avant de voyager vers d’autres lieux aux États-Unis et au Canada. 7. Pour rendre hommage aux connaissances et à la générosité de Bill Siegmann, une exposition présentera des parties de sa collection en 2014 et 2015 intitulée Visions des forêts : l’art du Liberia et de la Sierra Leone. Ayant reçu l’essentiel de la collection, le MIA a pris en charge l’organisation de l’exposition. Elle ouvrira au National Museum of African Art de Washington, D.C., et se rendra ensuite à Minneapolis, Bloomington et Atlanta. 8. VJAA, atelier de design collaboratif fondé en 1995, a reçu le prestigieux American Institute of Architects Firm Award et bien d’autres récompenses. Voir www.vjaa.com 9. Comme de récentes recherches l’ont démontré, l’image actuelle de Mami Wata – le terme en pidgin anglais désignant un esprit de l’eau en Afrique de l’Ouest – en Afrique et dans sa diaspora est inspirée d’une photo d’un charmeur de serpent samoan qui se produisait dans les années 1880 à Hambourg, photo qui fut par la suite transformée en lithographie pour le marché africain en Inde. Voir Drewal, éd. (2008). 10. La réinstallation des galeries d’art africain a été financée en partie par un prix d’excellence : Wallace Foundation Excellence Award (2009-2013), une subvention de préparation : National Endowment for the Humanities (NEH) Planning Grant (2010-2011), et une subvention de mise en oeuvre : NEH Implementation Grant (2012-2015). D’autres financements importants ont été apportés par la W. Duncan and Nivin MacMillan Foundation, Bob Ulrich et Diane Sillik, et le Dr Mary Ruth Weisel. La General Mills Foundation a financé les nouvelles technologies, tandis que l’association des amis du musée Friends of the Institute a contribué à plusieurs projets de programmation. 11. Les termes « temple » et « forum » sont empruntés dans un sens légèrement modifié au titre d’un article célèbre paru voici plus de quarante ans ; voir Cameron (1971). numériques truffées de récits multimédias. La carte interactive montrant l’Afrique et des parties des continents voisins comprend treize icônes pouvant afficher des récits illustrés. Chacun d’eux contient trois à huit images légendées. Les icônes se rapportent à des thèmes généraux (Royaumes historiques d’Afrique ou Colonialisme pour n’en citer que deux) et aux objets exposés (notamment le Madagascar musulman et le Voyage de Mami Wata). Les iPads, placés dans des bancs, proposent une vingtaine d’images illustrant des objets et des histoires, à l’aide de multiples niveaux de contenu interconnectés. D’une simple pression du doigt, l’image du récipient-léopard de Bénin, par exemple, affiche la vidéo d’un entretien avec l’historien de l’art Sylvester Ogbechie de l’université de Californie, à Santa Barbara, expliquant l’Expédition punitive britannique de 1897 menée contre le roi de Bénin, le pillage du palais royal et l’action judiciaire entamée par les rois suivants visant à récupérer les anciens trésors royaux disséminés actuellement dans les musées occidentaux. D’autres objets sont associés aux radiographies de leur structure, apportant la preuve de leur authenticité, comme la célèbre tête Ife yoruba du XIVe siècle et l’autel boli bamana du Mali (fig. 13). L’objectif consiste à nouer un dialogue avec les sens, les émotions et les esprits des visiteurs à travers du son, une imagerie en mouvement et des récits de qualité. La réinstallation des galeries d’art africain a pris plusieurs années et impliqué des groupes de discussion, des conseillers externes du monde académique et muséal, des échanges avec des habitants de la ville, des enseignants et des guides de musée, et des séances de réflexion avec les architectes, les FIG. 14 : Masque. Dogon, Mali. Fin du XIXe siècle. Bois. H. : 95 cm. The Putnam Dana McMillan Fund, MIA 95.1.


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