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MUSÉE à la Une 66 FIG. 5 : Masque bagle appelé Ngedi avec une coiffe hirsute. Ouest de l’aire dan, village de Nyor Diaple, Libéria. Vers 1940. Attribué à Tame. Collection Barbara et Eberhard Fischer. Ex. Coll. George Wowoa Tahmen, vers. 1980. © Museum Rietberg Zurich, photo : Rainer Wolfsberger. FIG. 6 : Masque deangle aux traits féminins. Ouest de l’aire dan, village de Nyor Diaple, Libéria. Vers 1930. Dû à Tame. Collection Barbara et Eberhard Fischer. Collecté par Hans Himmelheber en 1949. © Museum Rietberg Zurich, photo : Rainer Wolfsberger. FIG. 7 : Masque deangle aux traits féminins. Aire dan occidentale, village de Nyor Diaple, Libéria. Vers 1930. Dû à Tame. Collection Barbara et Eberhard Fischer. Collecté par Hans Himmelheber en 1949. © Museum Rietberg Zurich, photo : Rainer Wolfsberger. PAGE SUIVANTE FIG. 8 (EN BAS À GAUCHE) : Masque seli sculpté par Sabu bi Boti dansant à Tibeita en 1975. © Eberhard Fischer, photo : Eberhard Fischer. FIG.9 (EN BAS AU MILIEU) : Masque sauli surmonté de personnages. Tibeita, nord de la région gouro, Côte d’Ivoire. 1975. Attribué à Sabu bi Boti. Museum Rietberg, Zurich. Don de Barbara et Eberhard Fischer. © Museum Rietberg Zurich, photo : Rainer Wolfsberger. dans leurs ateliers ? Autant d’interrogations qui ont nourri plus de soixante-dix ans de recherches et sont à l’origine des nombreuses photographies prises par Himmelheber en pays Gouro, Dan, Lobi, Sénoufo et Baoulé entre 1933 et 1975 (fig. 1 et 2) et pour lesquelles nous le remercions. Fondée donc sur des recherches ethno-artistiques conduites sur plusieurs décennies, Maîtres africains met les auteurs des oeuvres sur le devant de la scène, comme le fait avec succès le Museum Rietberg depuis les années 1970. La sélection de pièces, issues de collections privées et de musées de premier plan dans le monde – dont le musée des civilisations de Côte d'Ivoire à Abidjan, le Metropolitan Museum of Art à New York, le musée du quai Branly à Paris, de même que le musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren – inclut des chefs-d’oeuvre incontournables, mais aussi des pièces exceptionnelles moins connues des amateurs, révélant des personnalités artistiques uniques. La plupart des sculptures et des masques présentés datent principalement du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, de l’époque précoloniale et coloniale. Elles sont exhibées, accompagnées pour certaines de vidéos montrant des artistes au travail, dans une scénographie qui accorde un espace propre à chaque région artistique et à chacun des maîtres s’y rapportant. Ceci permet au visiteur de percevoir, entre autres, les éléments propres de la tradition dans les oeuvres des sculpteurs du passé et de les comparer avec le style des créations contemporaines de la même région. Il en résulte un panorama assez complet des différents styles de l’art ivoirien et une synthèse de l’état des connaissances sur les recherches en histoire de l’art sur cette région. Mais venons-en à la question centrale de cette initiative : l’identification des artistes africains. Le caractère singulier des différentes personnalités révélées ici apparaît grâce à l’examen attentif d’oeuvres uniques ainsi qu’à l’analyse de corpus plus larges ; les créations dues aux élèves ou aux successeurs des maîtres en question suscitant chez le spectateur une expérience esthétique différente, pour ne pas dire moins intense. Depuis la fin des années 1940, Hans Himmelheber et Eberhard Fischer ont oeuvré à l’élaboration d’une documentation sur les artistes dan du Libéria, à partir d’entretiens réalisés sur le terrain, de photographies et de films sur leurs techniques de travail. Ces recherches ont permis de connaître le nom d’artistes actifs principalement durant la première moitié du XXe siècle. Parmi eux, Sra fut certainement le plus important et le plus renommé. Dans le village de Nyor Diaple, on a pu identifier différentes générations de sculpteurs (fig. 3, 5 et 6). En l’absence d’un nom, d’autres termes peuvent servir à désigner une main d’artiste. C’est le cas, notamment des toponymes : ainsi parle-t-on du maître lobi de Poyo (fig. 14.),


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