Page 66

CoverT71_FR.qxd_CoverF Vuvi

MUSÉE à la Une Maîtres africains Art de la Côte d’Ivoire 64 FIG. 1 et 2 : Le sculpteur Kuakudili et certaines de ses créations dont, à droite, le masque du musée Barbier- Mueller ci-contre, 1934. Photos : Hans Himmelheber, © Museum Rietberg, Zurich. FIG. 3 : Tame travaillant à un masque geangle, 1960. Photo : Eberhard Fischer © Eberhard Fischer. FIG. 4 (PAGE SUIVANTE) : Masque je ou lo. Yahouré, Côte d’Ivoire. Vers 1925. Attribué à Kuakudili. Collecté en 1933 par Hans Himmelheber. Musée Barbier-Mueller, Genève, © Musée Barbier-Mueller, photo : Studio Ferrazzini-Bouchet. oeuvres sont les principaux thèmes explorés. D’une puissance et d’une beauté saisissante, les sculptures et les masques d’une quarantaine d’artistes seront à l’honneur. Certains de ces créateurs figurent parmi les grands maîtres du passé, tandis que d’autres sont toujours actifs au XXIe siècle, comme c’est le cas de quatre artistes ivoiriens présentés dans les salles : Emile Guebehi, Nicolas Damas, Koffi Kouakou et Jems Robert Koko Bi. Cet ambitieux projet s’inspire des recherches pionnières de l’ethnologue Hans Himmelheber, décédé en 2003, à qui l’exposition et le catalogue sont dédiés. S’intéressant à l’art et aux artistes de la Côte d’Ivoire depuis les années 1930, il fut le premier à se poser des questions en apparence simples et évidentes : qui étaient les artistes qui ont créé ces sculptures et ces masques d’une qualité étonnante ? Quelle était leur place dans la société ? Quels étaient finalement leurs idéaux de beauté et comment les représentaient-ils dans leurs oeuvres ? Quelles étaient les conditions de travail Par Lorenz Homberger Ce printemps sera l’occasion de découvrir au Museum Rietberg une exposition exceptionnelle présentant plus de deux cents chefs-d’oeuvre issus de musées et de collections privées du monde entier. S’intéressant à la notion d’artiste en général et cherchant à mettre en avant les individus se cachant derrière les créations artistiques de la Côte d’Ivoire et de régions voisines, cette initiative sort à bien des égards des sentiers battus. Jusque fort récemment, le rôle de l’artiste traditionnel dans la société africaine a été généralement mal compris. Les sculpteurs étaient souvent considérés comme des artisans mettant leur talent au service de rituels. Leurs créations n’étaient définies que par des critères occidentaux de style, de région, d’iconographie, alimentant l’idée qu’il s’agissait d’oeuvres anonymes et interchangeables et non de réalisations originales. Cette exposition s’attache à démontrer le contraire une fois pour toutes en rassemblant, pour la première fois, des oeuvres d’artistes de différentes générations et des traditions artistiques parmi les plus importantes de l’Afrique de l’Ouest : celles des Gouro, des Dan, des Baoulé, des Sénoufo, des peuples lagunaires et des Lobi. Le rôle de l’artiste dans la société, sa conception de la beauté et sa transposition dans les


CoverT71_FR.qxd_CoverF Vuvi
To see the actual publication please follow the link above