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LE PRINTEMPS AU MUSÉE DU QUAI BRANLY Paris—Cette saison s’annonce musée du quai Branly. Du 4 mars au 18 mai 2014, la mezzanine Est du musée accueillera deux expositions sujets abordés, elles se rejoignent d’une part par le fait qu’il s’agit d’initiatives de responsables de collections restant accessibles – et assurément attrayantes ! – pour le grand public. La première, BOIS SACRÉ, Initiation Aurélien Gaborit, responsable des collections Afrique et responsable scientifique du pavillon des Sessions au musée du Louvre. Construite autour d’un ensemble exceptionnel de masques des Toma de Guinée et du Libéria conservé dans les collections du musée et complétée par des statuettes et d’autres 40 MUSÉE à la Une passionnante au dédiées à l’Afrique. Très différentes dans les de cet établissement, et qu’elles font, d’autre part, l’objet d’un traitement pointu, tout en dans les forêts guinéennes, a été conçue par objets toma ou de populations voisines, cette exposition propose pour la première fois une approche du Poro, système initiatique instauré par les Toma puis adopté, avec des variantes, par la plupart des populations habitant les forêts guinéennes, Statuettes anthropomorphes vololibaï. Toma, Guinée. Musée du quai Branly. Photographies de l’exposition Bois sacré © musée du quai Branly, photos : Claude Germain. notamment les Bassa et les Sénoufo. Cela sera l’occasion pour le visiteur de revenir sur son origine remontant au XVIe siècle et de mieux cerner son fonctionnement – et ce principalement à travers la découverte du rôle des objets exposés –, même si livrer des informations sur les enseignements et les étapes du Poro est contraire au principe sur lequel il se fonde : le secret… Toujours dans la mezzanine Est, L’ATLANTIQUE NOIR DE NANCY CUNARD, Negro Anthology (1931-1934), apparaît comme un renversement de BOIS SACRÉ : l’esprit d’avant-garde vient remplacer la notion de tradition et la musique de jazz, les récitations de poèmes ou encore les discussions politiques remplissent le silence de la forêt. Cette exposition d’archives s’appuie sur une personnalité fascinante des années 1920 et 1930, l’Anglaise Nancy Cunard. Poète, collectionneuse d’art, journaliste et muse d’artistes, elle posa à maintes reprises pour Man Ray et inspira plus d’un poème d’Aragon. Représentative d’une époque où la sphère intellectuelle se mêlait à la vie politique, Cunard s’engagea contre le colonialisme et le racisme, réunissant ses réseaux autour de la publication Negro Anthology, ouvrage de huit cent cinquante-cinq pages richement illustré paru en 1934. La vie de cette femme anticonformiste et son oeuvre illustrent une époque marquée par l’engagement intellectuel et politique et permettent d’évoquer l’histoire de la diaspora noire dans les années 1930. On doit cette initiative à Sarah Frioux-Salgas – responsable des archives et de la documentation à la médiathèque du musée du quai Branly –, à qui l’on souhaite un succès à la hauteur de celui remporté par son précédent projet : Présence africaine, une tribune, un mouvement, un réseau (2009-2011, Paris et Dakar). (DE GAUCHE À DROITE) : Masque kodal-kpelie. Djimini ou Sénoufo, Côte d’Ivoire. Bois, zinc et fer. Musée du quai Branly, inv. 73.1961.1.10. Masque angbaï. Toma, Guinée. Bois. H. : 49 cm. Musée du quai Branly, inv. 75.2024. Masque. Toma, Guinée. Bois. H. : 45 cm. Musée du quai Branly, inv. 71.1933.40.172. Negro anthology 1934. © Droits réservés, les héritiers de Nancy Cunard. (À GAUCHE) : Jacques-André Boiffard. Bracelets en ivoire de Nancy Cunard à La Chapelle Réanville, vers 1930. © ADAGP, Paris 2013/ Droits réservés Centre Pompidou. (À DROITE) : Raoul Ubac. Masques mende (Sierra Leone) et bracelet. 1931. Raoul Ubac © musée du quai Branly / @ ADAGP, 2013.


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