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LIVRES P I L A T 2013: l’édition aux lauréats nombreux Depuis cinq ans déjà, lors du traditionnel cocktail offert par Sotheby’s Paris à la veille de sa grande vente hivernale, les lauréats du prix international du Livre d’art tribal (PILAT) sont annoncés… et applaudis ! Ce 6 décembre dernier, le prix du meilleur ouvrage paru en langue anglaise fut décerné à Eyes of the Ancestors, une publication exceptionnelle sur un sujet peu exploré – l’histoire de l’art tribal d’Indonésie – qui met en lumière l’exceptionnelle collection dans ce domaine du Dallas Museum of Art. En langue française, le jury récompensa pour la première fois un livre réalisé par une galerie : Côte d’Ivoire. Premiers regards sur la sculpture 1850-1935. Dû à la galerie parisienne Schoffel-Valluet et signé par Bertrand Goy, cet ouvrage fondé sur une rigoureuse recherche d’archives apporte des éclairages passionnants sur l’histoire de la découverte des arts traditionnels de Côte d’Ivoire par les premiers acteurs de la colonisation française. Au-delà de ces deux publications, plus longuement présentées grâce aux entretiens avec leurs auteurs inclus ciaprès, 150 le jury accorda un prix spécial aux éditions Dapper en reconnaissance de leur trajectoire éditoriale exemplaire et distingua le catalogue d’exposition Charles Ratton. L’invention des arts « primitifs » (éd. Philippe Dagen) avec la mention « coup de coeur », un nouveau label conçu pour mettre l’accent sur un travail appelé à devenir une référence et ayant particulièrement retenu l’attention du jury. Ce PILAT 2013 fut donc l’édition des sourires, ceux des éditeurs et des auteurs salués qui, jamais auparavant, n’avaient été aussi nombreux ; une preuve incontestable de la qualité des initiatives éditoriales dans le domaine de l’art tribal Par Elena Martínez-Jacquet Reimar Schefold Eyes of the Ancestors Tribal Art magazine : Ce livre part d’une collection muséale exceptionnelle : comment la définiriez-vous et qu’avez-vous voulu mettre en avant dans cette publication ? Reimar Schefold : L’art de l’Indonésie connu du grand public correspond essentiellement à des manifestations actuelles du riche héritage indo-javanais – dont relèvent des monuments grandioses comme celui de Borobudur – telles que le théâtre d’ombres (Wayang Kulit), les textiles batiks ou la culture haute en couleurs de l’île de Bali. L’art tribal, bien qu’attesté dans de nombreuses cultures des autres îles de l’archipel, demeure quant à lui un domaine beaucoup plus confidentiel. Pourtant, il en existe des FIG. 1 : Couverture de l’ouvrage primé dans la catégorie anglophone. Eyes of the ancestors, édité par Reimar Schefold en collaboration avec Steven G. Alpert ; avec la contribution de Steven G. Alpert, George Ellis, Nico de Jonge, Vernon Kedit, Reimar Schefold, Achim Sibeth, et Roxana Waterson. Dallas Museum of Art - Yale University Press, New haven et Londres. FIG. 2a, b et c (DE GAUCHE À DROITE) : Doubles-pages 184-185, 204-205 et 38-39 de Eyes of the ancestors. collections notoires, dont celle du Dallas Museum of Art. D’une qualité surprenante, elle témoigne de la richesse des traditions artistiques locales qui, aujourd’hui, sont révolues dans la plupart des cas. Grâce aux acquisitions visionnaires de Steven G. Alpert et à l’enthousiasme de donateurs comme Margaret McDermott, elles sont aujourd’hui accessibles à un large public et peuvent faire revivre les cultures concernées aux yeux de leurs héritiers. Eyes of the Ancestors tente de


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