DOSSIER des ancêtres tutélaires (et d’autres esprits) dans une quête d’intervention spirituelle destinée à répondre aux besoins et aux préoccupations des hommes. Les devins et autres experts 110 en rituels détenaient d’innombrables types de représentations figuratives d’ancêtres dans leur attirail de divination et de guérison, qui servaient d’amulettes ou accompagnaient les remèdes qu’ils étaient susceptibles de prescrire à leurs clients.3 La majorité de ces sculptures anthropomorphes hamba partagent une forme géométrique de stylisation, consistant à incorporer des éléments « schématisés » et à jouer sur les proportions du corps, notamment les détails du visage (fig. 10). Les arts tshokwe liés aux ancêtres et à la divination présentent encore ces caractéristiques ; pourtant, à la fin du XIXe siècle, un autre style apparut pour ce qui est des arts associés aux souverains, aux chefs et à d’autres individus qui avaient fait fortune dans les affaires et le commerce. Cet art que nous pourrions qualifier de cour, par opposition à l’art populaire, devint relativement élaboré en raison de la création d’objets de prestige et de rang – sceptres, trônes et tabourets figuratifs ornementés, et surtout, figures représentant des chefs – destinés à commémorer d’importantes lignées à travers des personnages royaux et historiques. Ce contexte favorisa une exploration croissante du naturalisme, approchant parfois l’art du portrait, comme dans le cas de quelques représentations sculpturales connues de chefs tshokwe (fig. 12).4 FIG. 6 : Masque Pwo présentant un équilibre entre stylisation et naturalisme dans les traits faciaux. Tshokwe, R. D. Congo. Bois, fibres, coquillages, textile, pigments et perles. Collection privée, Bruxelles. FIG. 7 (PAGE SUIVANTE) : Masque Pwo présentant un équilibre entre stylisation et naturalisme dans les traits faciaux. Tshokwe, R. D. Congo. Bois, fibres, métal, pigments et perles. Collection M et Mme James J. Ross. Photo : John Bigelow Taylor. FIG. 5 (À GAUCHE ) : Masque Pwo avec une coiffure tripartite sculptée et des motifs de scarification en bas-relief. Tshokwe, R. D. Congo. Bois, fibres, peau, métal et pigments. Collection privée, Bruxelles.
CoverT71_FR.qxd_CoverF Vuvi
To see the actual publication please follow the link above