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MUSÉE à la Une renvoyant à plusieurs niveaux de signification dont les implications 106 et la portée restent à découvrir. En cela, et par la corrélation de l’art africain et de l’art moderne suggérée par les deux pans de sa collection, c’est bien un musée pour le XXIe siècle que l’on doit à ces collectionneurs visionnaires que furent Roy R. Neuberger, Aimee W. Hirshberg, Lawrence Gussman, et Marc et Denyse Ginzberg.31 NOTES 1. Roy Neuberger, The Passionate Collector, p. 143. 2. Tracy Fitzpatrick, « Introduction » When Modern was Contemporary: The Roy R. Neuberger Collection (Achat : Neuberger Museum of Art, courant 2014). 3. Parmi les sept objets les moins importants donnés au musée par Roy R. Neuberger, on trouve un cheval et cavalier en fer bambara, la première pièce qu’il acheta à la galerie Kamer en 1962, quatre étriers de poulie achetés à la galerie Hautbarr en 1967, une figure akuaba et un cimier chi-wara. 4. La présentation des objets d’art africain au NMA a connu plusieurs phases, avec d’abord de petites expositions axées principalement sur la collection Hirshberg et dont les commissaires n’étaient pas des spécialistes (1974-1982), ensuite une succession d’« expositions temporaires » (1982-2006), et enfin une « galerie permanente » en 2007. L’année 1986 a cependant marqué un tournant lorsque Suzanne Delehanty, alors directrice du musée, engagea l’historien de l’art et spécialiste Henry Drewal afin qu’il prenne les commandes d’une exposition d’envergure consacrée à l’art africain et basée sur les donations et prêts temporaires. Cette exposition a permis de jeter les bases de la présentation d’art africain au musée, présentation consolidée par la donation majeure de Gussman de cent cinquante-trois objets en 1999 et qui atteignit son apogée en 2007 lors de la réinstallation totale de la collection. 5. J’aimerais remercier Ellen Grandsard qui a aimablement et patiemment fourni des informations sur la vie de sa mère et sur son regard sur l’art africain (communication personnelle, 12 avril 2012). 6. Le Dr Christa Clarke (2000-2002) a largement contribué à accroître la visibilité de la collection africaine du musée en créant une nouvelle petite installation permanente axée essentiellement sur le don de Gussman, en lançant des expositions spécialisées – traditionnelles et contemporaines – et en acquérant plusieurs objets pour le compte du musée. 7. Bien que le NMA ait reçu la grande majorité de la collection Gussman, quelques objets furent légués à l’Israel Museum de Jérusalem et au National Museum of African Art, Smithsonian. Avant la dispersion de la collection, elle fut exposée dans sa totalité au NMA et au National Museum of Art, Smithsonian, Washington, D.C. (2001-2002). Christa Clarke était la commissaire de l’exposition et l’auteure du catalogue : A Personal Journey: Central African Art from the Lawrence Gussman Collection. Pour plus d’informations concernant l’activité de collectionneur de Lawrence Gussman, voir Clarke, 2001 : 13-14. 8. Clarke, 2001 : 14. 9. Les recherches portant sur l’attribution et le style ont été menées par Louis Perrois, qui attribue les deux poteaux à une petite population de la région de Mimongo, au centre du Gabon (communication personnelle, New York, 11 novembre 2007). 10. Une sculpture kissi figurant dans la collection de Paul et Ruth Tishman suggère une fois de plus l’influence qu’aurait eu un Tishman dans l’activité de collectionneur d’Hirsberg. La pièce fut exposée dans la présentation de leur collection à Paris en 1966 (Jacqueline Delange, 1966 : 31) à une époque où FIG. 26 : Hache cérémonielle àríngo dédiée à Ogun. Yoruba, région d’Ekiti/Kwara, Nigeria. XIXe - XXe siècle. Bois et fer. H. : 57 cm. Ex. Coll. Charles Taylor. Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, inv. 2014.01.01. Acquisition réalisée avec des fonds du African Arts Council of the Neuberger Museum of Art, des Friends of Marc Ginzberg et du Purchase College Foundation en mémoire de Marc Ginzberg. Photo : Frederic Dehaen. Aimee Hirshberg accompagnait Tishman dans les galeries et les maisons de vente. 11. Deux figures ekpu de style similaire – NMA et ancienne collection Baudouin de Grunne – ont été datées au « carbone 14 ». Chaque sculpture a été testée par un laboratoire différent, l’un situé en Europe et l’autre aux États-Unis. Même s’il convient de se montrer prudent quant à l’interprétation de graphiques, les deux oeuvres indiquent une période datant de la fin du XVIIIe / début du XIXe siècle. 12. L’identité d’Ateu-Atsa, avancée par Pierre Harter en 1973, p. 75, a récemment été remise en cause par Christraud M. Geary lors de l’examen minutieux de cet objet, (2011 : 12-13). Une photographie montrant la figure bangwa de Hirshberg in situ fut illustrée par Harter (ibidem) mais qualifiée de « collection inconnue ». Toutefois, grâce à Philippe Guimiot, l’historique de la provenance de l’objet a pu être complété. 13. Les scarifications sous forme de rectangles n’apparaissent pas sur deux sculptures metoko bien connues tirées de l’ancienne collection Willy Mestach (voir Sotheby’s, 2010, lot 18) et du musée royal de l’Afrique Centrale (voir Verswijver, 1996 : 221). 14. Constantine Petridis suggère une attribution aux Mongelima (2012 : 22-23). 15. Clarke, 2001, p. 39. 16. Louis Perrois attribua cette harpe aux Tsogho (communication personnelle de 2007). Voir Gollinhofer et Salee (1975) pour un exemple de harpe tsogho au Volkerkunde Museum, Leipzig. La harpe du NMA s’apparente plutôt à celle du musée ethnographique de Neuchâtel (Yale Archive Id002378) attribuée aux Lumbo ; un groupe partageant des caractéristiques de style avec les Tsogho. 17. Voir Delange, 1967 : 119. La harpe est illustrée sans console. Clarke observe que les deux trous supérieurs dans la caisse de résonance semblent avoir été ajoutés plus récemment que les autres, 2001, p. 33. 18. Voir Louis Perrois, 1986, fig. 57 ; Laburthe-Tolra, 1991, p. 62. 19. Communication personnelle, Louis Perrois, 3 décembre 2013. 20. Clark, 2001, p. 142 et 157. 21. La collection Gussman comporte le nombre impressionnant de sept figures de gardien de reliquaire fang. (Voir Clarke, 2001 : 3-30). 22. LaGamma, 2007, p. 3. 23. Communication personnelle, Louis Perrois, 2007, qui fournit les informations suivantes : « Une note de M. François Chanudet, ancien conservateur au musée Lafaille (Museum d’Histoire Naturelle) de La Rochelle – que je connaissais – indiquait que cette sculpture appartenait à la veuve du Dr Pichon. Le Dr Pichon écrivit : « Cette sculpture a été rapportée de la région du Ntem, un fleuve coulant dans le nord du Gabon et le sud du Cameroun, en 1916 par le Dr Pichon qui accompagnait une mission militaire française. (...) Les Allemands le gardèrent prisonnier pendant quelques mois dans la région du Ntem d’où il rapporta cette sculpture en guise de souvenir. » La veuve du Dr Pichon conserva la sculpture jusqu’en 1970. 24. Petridis, 2013, p. 24. 25. Marla Berns, 2001, p. 454-455. 26. Geary, 2011. 27. Glaze, 2008, p. 5-8. 28. Petridis, 2013, p. 26. 29. Communication personnelle, Marc Felix , 2007 et 2013. 30. Outre l’exemple du NMA, voir William Fagg et John Pemberton III, 1982, p. 112 ; collection Deborah Stokes Hammer. 31. Des oeuvres contemporaines sont récemment venues étoffer la collection d’art moderne, comme cela a été le cas pour la collection africaine – bien que dans une proportion moindre –, permettant le rayonnement actuel de ces deux ensembles.


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