Page 102

CoverT71_FR.qxd_CoverF Vuvi

FEATURE 100 FIG. 12 : Figure khosi. Yaka, R. D. Congo. XIXe - XXe siècle. Bois. H. : 48,3 cm. Ex. Coll. Julius Carlebach, New York ; Eric de Kolb, Galerie d’Hautbarr, New York, 1969 et Lawrence Gussman, New York, 1969-99. Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, inv. 1999.06.79. Don de Lawrence Gussman en mémoire du Dr Albert Schweitzer. Photo : Jim Frank. bien que courant parmi les peuples Fang, figure rarement dans les collections privées et les musées.18 Son manche torsadé est agrémenté d’une figuration janus. D’après Louis Perrois, le symbole du double visage évoque la puissance du chef conjuguée à la puissance des ancêtres, de sorte que le chef est capable de tout voir, y compris ce qu’on lui dissimule. À ce titre, ces éventails étaient utilisés pour résoudre des questions judiciaires.19 À l’instar de la collection Hirshberg, celle de Gussman comprend des sculptures emblématiques qui furent mises en avant par Clark lors de l’exposition de 2001, A Personal Journey: Central African Art from the Lawrence Gussman Collection, et illustrées dans le catalogue l’accompagnant. Parmi elles figurent de nombreux objets majeurs du Congo, comme une tête lega en ivoire à profonde patine rougeâtre brillante (fig. 16) et une herminette cérémonielle luba finement sculptée (fig. 15).20 Deux des septs figures de gardien de reliquaire fang montrées alors se trouvent aujourd’hui dans la collection du NMA. L’une des deux21 a appartenu à Paul Guillaume, célèbre collectionneur et marchand d’art africain durant l’entre-deux-guerres (fig. 19). Nous ignorons quand Guillaume l’obtint, mais nous savons que les sculptures fang comptèrent parmi ses premières acquisitions.22 La seconde (fig. 18) fut rapportée par un certain Dr Pichon, un médecin colonial français de La Rochelle qui accompagna le dénommé capitaine Cottes lors d’une mission militaire en 1916.23 L’exposition compta aussi un sommet de sceptre luba fragmentaire (fig. 17) de la R. D. Congo ayant appartenu au Dr Stephen Chauvet – collectionneur bien connu dont le goût pour l’art africain et océanien lui permit de rencontrer des marchands de premier plan, notamment Paul Guillaume – puis à Jean Roudillon, un célèbre antiquaire français ; et enfin, à Merton Simpson, l’un des premiers marchands d’art africain de New York. Ces marchands importants savaientils que cette pièce était incomplète ? S’en souciaient-ils seulement ? Ces dernières années, des experts ont mis au jour quelques-unes des raisons expliquant l’état fragmentaire de bon nombre de sculptures africaines, arguant qu’il serait le résultat d’une modification apportée par un marchand ou un acheteur pour des raisons économiques, « pour satisfaire les goûts occidentaux… ou maximiser les bénéfices ».24. Si son état ne nuit en aucune façon à la beauté de l’objet, il est vrai que la modification dénature sa raison d’être. FIG. 10 : Figure féminine kakungu. Metoko, R. D. Congo. XIXe - XXe siècle. Bois et pigments. H. : 68,6 cm. Ex. Coll. Julius Carlebach, New York ; Eric de Kolb, Galerie d’Hautbarr, New York, 1969 et Lawrence Gussman, New York, 1969-99. Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, inv. 1999.06.138. Don de Lawrence Gussman en mémoire du Dr Albert Schweitzer. Photo : Jim Frank. FIG. 11 : Figure féminine. Mongelima (probablement), R. D. Congo. XIXe - XXe siècle. Bois, métal et coquillages. H. : 52,1 cm. Ex. Coll. Julius Carlebach, New York ; Eric de Kolb, Galerie d’Hautbarr, New York, 1969 et Lawrence Gussman, New York, 1969-99. Neuberger Museum of Art, Purchase College, State University of New York, inv. 1999.06.145. Don de Lawrence Gussman en mémoire du Dr Albert Schweitzer. Photo : Jim Frank.


CoverT71_FR.qxd_CoverF Vuvi
To see the actual publication please follow the link above