KWAYEP FIG. 17 et 18 : Attribuée à Kwayep de Bamana, sculpture masculine figurative utilisée pour la divination. Bois, pigment. H : 30,5 cm. Collectée par Pierre Harter à Bali- Nyonga, Cameroun. Musée du quai Branly, Paris, inv. 73.1992.0.58. © 2012, musée du quai Branly / Scala, Florence. 97 16). Il fut récolté par les membres d’une expédition allemande dans la chefferie de Bana entre 1911 et 1912.27 Il est sculpté avec beaucoup moins de raffinement que les autres objets attribués à Kwayep, mais l’exemplaire de Mannheim présente plusieurs similitudes évidentes avec le support pour calebasse du Cantor et la figure de maternité du quai Branly. Il repose sur un tabouret bas et rectangulaire dont l’inclinaison suit plus ou moins le même angle que celui des structures semblables à un socle sur la figure de maternité et d’autres oeuvres mentionnées ci-après. Les relations formelles et stylistiques entre les figures à cariatide de Mannheim et Stanford sont particulièrement manifestes lorsqu’on les regarde de dos, une zone typiquement organisée en six champs sculpturaux. Dans le cas de la figure masculine, de profonds sillons indiquant la colonne vertébrale / les fesses, la taille et les omoplates font office de séparation de ces champs sculpturaux. On retrouve cet agencement inhabituel sur la figure féminine de Stanford, bien que les séparations soient moins nettes, dans le but de conserver une harmonie avec l’aspect général plus raffiné de la figure. Une bouche ouverte dévoilant des dents acérées est visible sur les deux figures à cariatide. En les examinant de près, les visages des figures de Kwayep, en apparence différents, révèlent pourtant de subtiles similitudes. Sur le tabouret à cariatide de Mannheim, le chapeau porté par la figure masculine s’étend jusqu’à un point sur le front et un point quasi identique apparaît sur la figure de maternité, à l’endroit où les sourcils se rejoignent. Les nez sont relativement courts et les yeux sculptés de la même manière que sur les autres oeuvres attribuées à Kwayep. Une statuette particulièrement expressive représentant un homme debout – également au musée du quai Branly – est clairement le fruit du travail d’un sculpteur talentueux et expérimenté des Grassfields (fig. 17 et 18). Elle possède un certain nombre de trous percés sur le devant et à l’arrière, ce qui la relie à des pratiques divinatoires. Elle fut récoltée par Pierre Harter et associée à la chefferie de Bali-Nyonga. Le traitement du visage, la nuque allongée (également relevée sur la figure de maternité), et la forme des mains et des bras comportent des particularités formelles et stylistiques proches des caractéristiques présentes dans les oeuvres attribuées à Kwayep. Dès lors, on peut sans aucun doute lui attribuer cette statuette. Une figure assise portant un récipient, provenant du royaume de Baham, non loin de Bangangté, pourrait également être l’oeuvre de Kwayep (fig. 19). Cette pièce décorée de perles bleues, rouge foncé et blanches fut récoltée à la fin des années 1960 au Cameroun. La sculpture porte un couvre chef royal, élément sculptural qui allonge la tête (voir fig. 17, 18, 24 et 25).t Le nez relativement court et la bouche ouverte, dévoilant cette fois des dents ornées de perles, suggèrent que Kwayep est l’auteur de cette pièce. La forme du dos de la figure et l’angle quelque peu incliné du tabouret se trouvant en dessous sont également des éléments qui tendent à confirmer la paternité de l’oeuvre (voir fig. 10, 11, 17, 18, 24 et 25). À noter que seule la structure en bois située sous la parure perlée peut être attribuée à Kwayep. Il est en effet peu probable qu’il ait réalisé l’enveloppe extérieure de la figure, le travail des perles et la sculpture constituant deux métiers distincts. Enfin, il convient de s’arrêter également sur un tabouret muni d’une figure de support intégrée, en partie humaine et animale (fig. 20 et 21). Ses traits faciaux ressemblent à ceux
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