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vie à Bangangté, qui nous permet d’entrevoir l’influence qu’exerçait un maître sculpteur comme Kwayep, tant sur le plan local qu’au sein des plus vastes régions avoisinantes du Cameroun. La demeure du roi, dans laquelle Egerton vivait, était bâtie en pierre et se trouvait au centre d’une cour carrée entourée d’une clôture munie d’une grille coulissante en bambou. La cour renfermait huit maisons, construites pratiquement à l’identique, certaines étant plus grandes que les autres. « Elles étaient carrées, construites en poto-poto, ou enduites de boue, sur un cadre en bambou, faisaient environ six à huit mètres de côté, sur quatre ou cinq de haut, et étaient surmontées d’un haut toit de forme conique recouvert de chaume ».7 Le roi avait temporairement quitté sa propre maison pour y loger ses invités européens et pris ses quartiers dans une maison qu’Egerton pouvait apercevoir depuis la sienne. Proche voisin d’Egerton pendant un mois, Njiké II partit vivre dans une autre maison de pierre, relativement éloignée. Egerton eut encore l’occasion de capturer des moments de la vie quotidienne, notamment dans une autre charmante cour située un peu à l’écart de sa résidence, bien plus pittoresque que les autres lieux de la chefferie et réservée au roi, à ses femmes et à ses enfants (fig. 6). Dans son livre, il évoque la vie en Angleterre, présentant les points communs et les différences entre les deux endroits et décrivant ses expériences de voyage. Il semble également désireux d’émettre un jugement sur le contexte colonial et d’exprimer des opinions sur le mode de vie à Bangangté, sa situation économique et sa modernisation. Deux photos et quelques observations Egerton ne fut pas le premier Européen à remarquer que Kwayep était un sculpteur majeur. En 1930, Frank Christol, ministre et missionnaire protestant français, photographia Kwayep. La photo montre un homme au visage sombre et aux pommettes saillantes portant un chapeau de batik (fig. 7). Il est assis sur un tabouret à cariatide, dont l’assise est soutenue par des figures masculines et féminines disposées 91 FIG. 3 : The Country Covered in the Author’s Journey. D’après Egerton, African Majesty, entre XIV et XV. FIG. 4 : F. C. C. Egerton, 1936, N’djetat, the Banganté Weaver, Tells a Story. D’après Egerton, African Majesty, plaque 32. FIG. 5 : F. C. C. Egerton, 1936, The Potter at Work. D’après Egerton, African Majesty, plaque 76. FIG. 6 : F. C. C. Egerton, 1936, The King with His Favorite Wives—Grave. D’après Egerton, African Majesty, plaque 26.


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