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79 cette exposition. Enfin, en 1980, la salle polynésienne présenta Chiefs and Big Men, une exposition montrant la collection d’artefacts polynésiens, mélanésiens et micronésiens du musée. Elle demeura en place pendant vingt ans, jusqu’à son remplacement lors de la récente rénovation. Ceux qui se souviennent de cet espace à ce moment-là, c’est-à-dire à une période où il était vraiment sous-exploité, seront surpris lorsqu’ils verront la nouvelle salle, désormais baptisée « Galerie du Pacifique ». Son aspect victorien retrouvé, la galerie à deux étages rénovée explore les origines, la culture et les valeurs des peuples du Pacifique, ainsi que les migrations et implantations dans les îles à la faveur de quarante-deux vitrines d’exposition. Elles abritent notamment des découvertes archéologiques, dont beaucoup n’ont encore jamais été exposées, aux côtés d’objets exprimant la beauté et la puissance qui racontent la riche histoire des peuples du Pacifique. Parmi les temps forts visuels de l’exposition, on trouve un impressionnant costume de deuil tahitien récolté lors des voyages de James Cook, un trio d’imposants tambours à fente du Vanuatu et un canoë de pêche, grandeur nature, muni de son balancier et de sa voile provenant des Fidji. Les vitrines sont consacrées à des objets et facettes de la vie quotidienne polynésienne, comme les pilons à nourriture, les hameçons, les instruments de tatouage et les maquettes de canoë. Insistant davantage sur l’aspect didactique qu’esthétique, l’espace est pourtant truffé de chefs-d’oeuvre d’art du Pacifique. L’installation expose principalement des artefacts et objets majeurs découverts au cours des expéditions archéologiques du musée, qui permettent une nouvelle perception de l’histoire de la migration dans le Pacifique. De plus, des données récentes, grâce aux progrès des techniques scientifiques de l’archéologie, de la linguistique et de l’analyse ADN, apportent des précisions surprenantes quant à la chronologie de l’implantation. Des oeuvres spectaculaires d’art contemporain réalisées par des artistes de différentes régions du Pacifique complètent le parcours. Par ailleurs, plusieurs présentations multimédias véhiculent désormais dans la salle les images et les voix de cette partie du monde. Le projet de restauration et de rénovation de la salle du Pacifique a été mené par une équipe d’experts en design et culture du Bishop Museum, en collaboration avec le concepteur d’expositions mondialement connu, Ralph Appelbaum Associates et l’architecte hawaïen renommé, Glenn Mason. D’une durée de trois ans, il s’inscrit dans la stratégie du musée qui consiste à proposer une expérience de dimension mondiale reflétant sa collection extraordinaire. Cet article est en grande partie basé sur les informations fournies par Elizabeth Tatar, présidente du département d’anthropologie, et Noelle Kahanu, directrice des affaires communautaires, au Bishop Museum. FIG. 18 (PAGE OPPOSÉE) : Proue de pirogue tauihu, probablement sculptée à Waitara par le chef maori Tamati Raru. Aotearoa (Nouvelle-Zélande). Avant 1889. Bois, coquillage p’ua et ocre rouge. Bishop Museum, collection Eric Craig, 1889. Photo : David Franzen. FIG. 19 : Visage moulé de Taupua Te Whanoa, un tohunga whakairo (maître sculpteur) d’Ohinemutu, Rotorua. Aotearoa (Nouvelle-Zélande). Plâtre, métal et papier. Bishop Museum, collection Peter Buck, 1958. Photo : David Franzen. FIG. 20 : Pendentif, hei tiki. Aotearoa, Nouvelle- Zélande. Avant 1902. Os de baleine, coquillage p’ua et cire. Bishop Museum inv# 5817, don de M.D. Hendricks, 1902. Photo : David Franzen.


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