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Olowe d’Ise (c. 1870- 1938), trône de chef. Yoruba, Nigeria, vers 1930. Bois, pigment. H : 143 cm. Detroit Institute of Arts. Charles Ferdinand Wimar, Américain (né en Allemagne), 1828-1862 ; Indien non identifié, peutêtre Pahtanka (Grosse Tête) (feuillet 21, verso), c. 12 juin 1858. Mine de graphite sur papier. 9,5 x 14,6 cm. Musée d’art de Saint-Louis, don de Mme M. F. Hahn 61:1941.21v. ÉQUILIBRE DE PUISSANCE Detroit—Selon la tradition orale yoruba, l’artiste Olowe d’Ise (c. 1870-1938) était capable de sculpter l’apparence d’une personne directement, sans même regarder le bois qu’il façonnait. À son époque, Olowe était l’artiste le plus prisé par les membres de la famille royale yoruba. Des rois venant de loin lui demandaient de sculpter les décorations qui garnissaient leurs palais. Aujourd’hui, les musées occidentaux considèrent ses oeuvres comme inestimables. En 1930 environ, l’héritier présomptif d’Ise, le prince Ilori, avait besoin d’un siège officiel destiné à ses hôtes venus de près ou de loin – ses sujets yoruba, d’autres africains, et des européens. Le trône du prince devait renvoyer une image de puissance à ce public varié, et particulièrement auprès des occidentaux. Pour ce faire, le futur roi fit appel à Olowe, en sa qualité d’artiste le plus en vue à cette époque. Ils décidèrent de rejeter la forme traditionnelle du tabouret yoruba à cariatide pour imaginer un trône hybride, muni d’une base semblable à un tabouret, mais avec un dossier surélevé et des accoudoirs proéminents, créant ainsi un trône reconnaissable par les européens. L’iconographie de ce trône mélange motifs figuratifs traditionnels et innovants, dont un grand nombre évoquent avec sarcasme la puissance européenne, sur laquelle le prince s’asseyait littéralement. Une installation spéciale au Detroit Institute of Arts met en lumière cette oeuvre singulière dans le cadre d’une exposition intitulée Balance of Power: A Throne for an African Prince (Équilibre de puissance : un trône pour un prince africain), qui présente cette sculpture et une analyse didactique détaillée qui permet aux visiteurs de saisir parfaitement sa signification et sa valeur. L’exposition sera visible jusqu’au 16 mars 2014. RENCONTRES LE LONG DU MISSOURI St. Louis—L’artiste de Saint-Louis Karl « Charles » Ferdinand Wimar (1828-1862) entreprit deux longs voyages en remontant le fleuve Missouri en 1858, cherchant à rencontrer des peuples indigènes. Né en Allemagne et ayant suivi une formation de peintre à l’Académie de Düsseldorf, il s’était à l’époque forgé une réputation en peignant des scènes coloniales. Habitant une ville bordant les territoires euro-américains et indigènes, il manifesta un intérêt durable pour la culture amérindienne et consacra le reste de sa courte vie à peindre des tableaux et des fresques illustrant les Indiens et des scènes des Grandes Plaines et de l’expansion occidentale. Une installation, petite mais intéressante, au Saint Louis Art Museum expose deux carnets de croquis que Wimar truffa de dessins au cours de son premier voyage le long du Missouri. Encounters along the Missouri River: The 1858 Sketchbooks of Charles Wimar (Rencontres le long du fleuve Missouri : les carnets de croquis de 1858 de Charles Wimar) présente les petits feuillets des carnets (12,7 x 18,4 et 9,5 x 14,6 cm), dont la plupart comportent de multiples croquis méticuleusement réalisés au crayon et soigneusement annotés. Ils enrichissaient les photos qu’il prenait, désormais perdues, et les objets d’art qu’il collectionnait, dans le but de conférer davantage d’authenticité à ses peintures. L’exposition accueillera le public jusqu’au 19 janvier 2014. MUSÉE à la Une


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