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MUSÉE à la Une 48 Bouclier aborigène. Australie. XIXe siècle. Musée d’Aquitaine. Photo : L. Gauthier © mairie de Bordeaux. Collier avec des perles en forme de griffes. Zenú, Colombie. 200 av. J.-C. – 1000 apr. J.-C. Alliage aurifère. © Museo del Oro – Banco de la República, Colombie. Contenant poporo figurant une femme assise. Quimbaya, Colombie. 600 – 1100 apr. J.-C. Alliage aurifère. © The Trustees of the British Museum. Pectoral anthropomorphe. Tairona, Colombie. 900 – 1600 apr. J.-C. Alliage aurifère. © Museo del Oro – Banco de la República, Colombie. d’exposition qui questionne l’idée si chère à la critique d’art d’un clivage entre tradition et modernité et présente plutôt ces deux notions comme des forces créatrices indissociables. La raison de cette approche repose sur le constat de la permanence, encore aujourd’hui, de certaines formes, motifs et idées de l’art rituel aborigène malgré les profondes transformations qu’entraîna la colonisation de l’Australie à la fin du XVIIIe siècle. Conceptuelle, l’exposition ne renonce pas pour autant à une approche historique et explore dans une première partie les différences dans l’art et la culture aborigène survenues avec le temps. Le deuxième volet de Mémoires vives s’intéresse davantage aux transformations de l’art aborigène et à sa transposition sur des supports nouveaux : toiles, photographies, vidéos, etc. Deux installations de l’artiste aborigène Brook Andrew, invité par le musée, parachèvent le parcours. AU-DELÀ DE L’ELDORADO Londres—Des conquistadores espagnols aux héros d’animation Tulio et Miguel du studio DreamWorks en passant par le Candide de Voltaire, ceux que l’Eldorado a fait rêver sont nombreux. Utopie ou mythe, il n’en demeure pas moins que la légende de cette ville d’or disparue repose sur une réalité fascinante qu’explore avec brio la dernière exposition du British Musem. Beyond El Dorado: power and gold in ancient Colombia (Au-delà de l’Eldorado : pouvoir et or dans la Colombie ancienne), à l’affiche du 17 octobre 2013 au 23 mars 2014. Celle-ci revient sur le rituel à l’origine de la notion d’El Dorado – « le doré » dans sa traduction littérale – célébré dans le lac Guatavita, non loin de l’actuelle Bogotá en Colombie, où, couvert de poudre d’or, l’aspirant au pouvoir plongeait pour en ressortir élevé au rang de chef du peuple Muisca. Construite à partir d’oeuvres trouvées au début du XXe siècle dans le lac – dont des colliers en pierre, des céramiques et des créations en or –, l’exposition présente près de trois cents pièces issues des fonds du British Museum et du Museo del Oro de Bogotá, qui renferme l’une des collections d’oeuvres préhispaniques en or les plus importantes au monde. Le propos met en lumière l’histoire et les rapports complexes entre les cultures anciennes de Colombie – Muisca, Quimbaya, Calima, Tairona, etc. – sur une période allant de 1600 av. J.-C. à 1700 apr. J.-C. C’est aussi une occasion exceptionnelle pour le visiteur de découvrir des techniques employées pour le travail de l’or très caractéristiques de la région, comme l’usage récurrent d’un alliage d’or et de cuivre connu comme tumbaga dans la création d’oeuvres d’un raffinement sans égal. La dimension symbolique de l’or sera également largement explorée. Apanage des élites, ce minerai manifestait leur rang et leur statut de demi-dieux. Il s’agissait aussi d’un matériau lié à la sphère spirituelle, comme le suggère l’étude de l’iconographie des objets réalisés en or et la façon dont ils étaient utilisés. MÉMOIRES VIVES Bordeaux—Du 16 octobre 2013 au 30 mars 2014, le musée d’Aquitaine présente Mémoires vives. Une histoire de l’art aborigène. Cent cinquante oeuvres d’artistes aborigènes et non aborigènes – objets anciens, artefacts, peintures sur écorce, toiles acryliques, photographies, oeuvres vidéo et installations –, issues d’importantes collections publiques et privées construisent un discours


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