DOSSIER 106 FIG. 18 : Contenant et son couvercle (mortier à tabac ?). Nzakara. Ivoire d’hippopotame. H.: 10,2 cm. MRAC, EO.1959.28.179 (inscrit en 1959). Collecteur : V. de Crombrugghe de Looringhe (1894). © MRAC, Photo : J-M. Vandyck. FIG. 19 (PAGE SUIVANTE) : Épée courte. Type ababua. Fer et bois. L. : 45 cm. MRAC, EO.0.0.26934 (inscrit en 1925). Collectée avant 1897 ? © MRAC, Photo : J-M. Vandyck. FIG. 16 (EN BAS À GAUCHE) : Cuillère. Fang. Bois. L. : 18,2 cm. MRAC, EO.1976.26.1. Vendeur : E. Beer (en 1976). © MRAC, Photo : J-M. Vandyck. FIG. 17 (CI-CONTRE) : « Glaive-cuillère ». Zone culturelle ababua. Fer. L. : 42 cm. MRAC, EO.0.0.34343 (inscrit en 1932). Collecteur : A. Daenen (1891- 1892). © MRAC, Photo : J-M. Vandyck. MRAC collectée dans les années 1900 renseignée comme azande par le collecteur (fig. 12). Quoiqu’il en soit, la présence d’un manche ajouré sur les exemplaires en bois de « type zande » et sur les exemplaires en ivoire de « type bango » laisse la place au questionnement suivant : est-il possible qu’un autre type d’objet présent dans la région ait pu inspirer cette esthétisation non fonctionnelle ? Cela est tout à fait envisageable, pour peu que l’on s’intéresse à la diversité de l’armement traditionnel de la région. Il existe ainsi un genre d’épée courte qui serait d’origine bobwa (ababua) mais qui fut également adopté, voire fabriqué par d’autres groupes tels que les Zande. Or, ce glaive connaît une variante, présente notamment chez les Bagbwe, les Ababua, les Makere, les Lokele et les Zande, qui se distingue par une lame comportant une ou plusieurs fentes longitudinales placées au plus près du manche3 (fig. 14). Il est tout à fait possible que cette forme de lame ait eu une influence sur la réalisation d’autres ustensiles tels que des rasoirs (fig. 15) et les cuillères. En ce qui concerne ces derniers dérivés, le cas ne serait d’ailleurs pas isolé en Afrique centrale. Ainsi, certaines cuillères fang ont un manche qui reprend la forme de la poignée classique du « glaive pahouin » (fig. 16). Plus proche de notre sujet, nous connaissons également un cas de figure des plus intéressants. Il s’agit d’une pièce « ababuaïsante » collectée par A. Daenen ayant l’aspect d’un glaive dont le manche aurait été remplacé par un cuilleron (fig. 17). Nous sommes ici tenté d’admettre que le forgeron qui réalisa l’objet illustra de manière très claire, mais pour des raisons inconnues, la nature du glissement iconographique survenue entre l’arme et la cuillère. Si la forme générale de nos cuillères en ivoire (fig. 1 et 6) peut donner lieu à de multiples hypothèses en ce qui concerne leurs influences plastiques, il en va de même pour certains de
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