Page 103

CoverT70 FR corr_Layout 1

KWAYEP 27. L’expédition allemande Thorbecke venait de Nkongsamba par la route récemment achevée reliant Douala et Bonaberi, en passant par Dschang, Bana, et Bangangté. Elle atteignit le fleuve Nun, qui délimitait la frontière du royaume de Bamum, et le traversa début 1912. Bien que l’objectif principal de l’expédition fût d’effectuer des enquêtes géographiques et géologiques, ses membres récoltèrent également des sculptures et tabourets figuratifs dans plusieurs lieux ; K. Born, Skulpturen aus Kamerun, Sammlung Thorbecke 1911 / 1912, catalogue d’exposition Reiss-Museum (Mannheim, 1981), p. 2-9. 28. Egerton, African Majesty (voir note 1), p. 219. 29. Ibid., p. 219. 30. Ibid. 31. Ibid., planches 119 et 120. 32. African Art and Agency in the Workshop, publié par Sidney Littlefield Kasfir & Till Förster, Indiana University Press, Bloomington et Indianapolis 2013. Ce phénomène était peut-être déjà présent dans les années 1930 (Förster et Kasfir manuscrit inédit, 4) : « Différents types d’ateliers coexistaient souvent à une certaine époque, et entretenaient parfois des interactions. Les ateliers dits traditionnels pouvaient fournir la majeure partie des sculptures destinées au marché du tourisme et, simultanément, accueillir un ou deux artistes talentueux qui ne travaillaient que sur commande, mais gagnaient également leur vie en jouant le rôle d’intermédiaires entre leurs jeunes apprentis sculpteurs et les clients de l’extérieur. » 33. Egerton, African Majesty (voir note 1), p. 217. 34. Ibid., p. 64-65. NOTES 1. Je n’ai pas été en mesure d’établir les dates exactes relatives à Egerton. Frederick Clement Christie Egerton était le fils d’un missionnaire et l’auteur de multiples ouvrages, notamment A Handbook of Church Music (1909), The Future of Education (1914), ainsi que de plusieurs livres sur l’Afrique et le Portugal. Il a également traduit le roman Chin P’ing Mei du chinois en anglais (The Golden Lotus Londres, 1939). L’un de ses derniers ouvrages est intitulé Reaction, Revolution and Rebirth (1943). Il était colonel ; voir la « Note de l’éditeur » dans F. C. C. Egerton, African Majesty: A Record of Refuge at the Court of the King of Bagangté in the French Camerouns (Londres, 1938), XI. Plusieurs illustrations dans cet article reproduisent des photos d’Egerton publiées dans African Majesty et apparaissent dans les légendes sous la mention « D’après Egerton, African Majesty ». Kwayep de Bamana apparaît dans la littérature sous différentes appellations ; « Bamana » est l’orthographe historique, celle que j’utiliserai. Ce lieu est aujourd’hui écrit « Baména ». 2. Le terme chefferie signifie le village du roi, dans lequel il vit avec ses épouses et sa famille. Il est également parfois utilisé dans le sens de « royaume » ; Egerton, African Majesty, p. 57. La chefferie de Bangangté comptait plus d’une centaine de maisons, toutes occupées par la famille du roi. 3. Ibid., p. 86. 4. Il recherchait des gens qui n’étaient pas « évolués » ; voir ibid., p. 15. Le roi Njiké II se souvenait encore du moment où, alors qu’il était un jeune enfant à la fin du XIXe siècle, il vit les premiers Européens arriver à Bangangté ; ibid., p. 95–97. À l’époque de l’arrivée d’Egerton, Njiké était roi depuis vingt-cinq ans, et des luttes de pouvoir avaient eu lieu avant son accession au trône et Bangangté était sous le joug colonial français. 5. Ibid., p. 4. 6. Ibid., XIII. 7. Ibid., p. 66. 8. Christraud Geary, communication personnelle, été 2012. 9. Voir aussi Egerton, African Majesty (note 1), plaque 60. Ici, Nana, roi de Bazou, porte le même type de vêtement, dans une version spécialement élaborée. 10. Ibid., p. 218-219 : « J’avais acheté deux étranges mortiers. C’est un ami de Joseph le traducteur local d’Egerton qui les amena de Bazou. Cet homme était chrétien, mais son père avait été sorcier et les choses qu’il m’apporta provenaient d’un tas de détritus datant de l’époque de son père. » 11. Ibid., p. 219. 12. Ibid., p. 219. 13. C. Geary, « Crossroads and Open Borders: Creativity in the Cameroun Grassfields », dans Art in Cameroun: Sculptural Dialogues; Constellations, Studies in African Art, éd. M. T. Brincard, catalogue d’exposition du Neuberger Museum of Art, 2 volumes. (New York, 2011), vol. 2, p. 6-19. 14. P. Harter, Art ancien du Cameroun (Arnouville, 1986), p. 295. 15. Egerton, African Majesty (voir note 1), p. 218-219, no 69 et également musée du quai Branly. 16. Ce n’est que pendant la période coloniale que Bangangté est devenue un important centre administratif ; voir Harter (note 27). Avant l’arrivée des Européens, les chefferies se livraient régulièrement des luttes de pouvoir, notamment une guerre (voir Egerton, African Majesty note 1, p. 193 et 222-224). La situation à Bangangté fut également décrite dans une oeuvre littéraire de J. Tisi, The Usurper and Other Stories (Frederick, MD, 2004). 17. Harter (voir note 27), p. 293, fig. 327. 18. Ibid., p. 354. 19. Egerton, African Majesty (voir note 1), p. 218. Voir aussi Étienne Féau, « Bawok, Province du Nord-Ouest (Bamiléké) » dans Louis Perrois et Henri Marchal, Les Rois sculpteurs : Art et pouvoir dans le Grassland camerounais : Legs Pierre Harter, éd. de la Réunion des musées nationaux, Paris, 1993, p. 162 : « Aujourd’hui, Bawok est une petite chefferie située à quelques kilomètres de Bali-Nyonga, au sud-ouest de Bamenda, mais d’origine méridionale. Un groupe de Bamiléké provenant des confins de Bangangté, Bangoulap et Balengou y émigra aux alentours de 1906. Parmi eux figuraient d’éminents sculpteurs qui développèrent un style géométrique. » 20. La mère et l’enfant pourrait, d’un point de vue sculptural, être considérée comme l’oeuvre la plus complexe des deux. La figure féminine se tourne de manière attentive vers son enfant et la sculpture capture merveilleusement ce moment de mouvement, d’intimité et de tendresse. 21. Catalogue de l’exposition de la mission au Cameroun de M. H. Labouret, Musée du Trocadéro (Paris, 1935), p. 2. 22. Egerton, African Majesty (voir note 1), p. 218. 23. Ibid., planches 70-72 : voir fig. 18, 17 dans cet article. 24. Egerton écrivit sur le terme « Grassfields » (ibid., planche 72) : « À Bangangté, je me trouvais dans ce que les Français appellent la campagne bamiléké. Les Allemands avaient l’habitude de la nommer « Grassfields », un terme de pidgin, qui est toujours employé par les Britanniques du Cameroun. Il n’existe pas d’explication raisonnable quant à l’utilisation de « Bamiléké », mais on comprend facilement pourquoi cette région était appelée « Grassfields ». Au début de l’implantation européenne, la différence entre la zone de forêt dense à proximité de la côte et les vastes étendues du plateau, avec leur brousse et leurs hautes herbes à éléphant, a dû faire une forte et agréable impression sur les quelques voyageurs qui s’aventuraient dans ces régions. » 25. P. N. Nkwi, « Becoming a « foyn »: Among the Kom of the Cameroun Western Grassfield », Paideuma 36 (1990) : p. 235-245. 26. Cf. Vakkari, Johanna : « Giovanni Morelli’s scientific method of attribution and its reinterpretation from the 1960s until the 1990s ». Dans Konsthisorisk Tidskrift / Journal of Art History. Volume 70, édition 1-2, Stockholm 2001. FIG. 24 et 25 : F. C. C. Egerton, 1936, Garçon retirant des puces-chiques de ses pieds sculpté par Kwayep. D’après Egerton, African Majesty, plaques 119 et 120. FIG. 26 : F. C. C. Egerton, 1936, L’autre côté de la même terrasse de la maison du roi occupée par Egerton. D’après Egerton, African Majesty, plaque 10.


CoverT70 FR corr_Layout 1
To see the actual publication please follow the link above