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CARBONE 14 DATATION DE L’ART TRIBAL Comment ça marche ? Dès la fin des années 1940, des chercheurs américains commencèrent 138 à utiliser les propriétés de la radioactivité naturelle du carbone 14 pour la datation des matières organiques. Puis, dans les années 1950, Willard Frank Libby commença à dater des échantillons égyptiens, avec un réel succès. Il en fut récompensé en 1960 par le prix Nobel de chimie. La datation carbone 14 ou radiocarbone permet de déterminer le temps écoulé depuis la mort de l’organisme (l’abattage de l’arbre ou la mort de l'animal par exemple). Cette méthode, qui a révolutionné l'archéométrie, permet de dater le bois, l'ivoire, les os, les dents, les cheveux, les textiles, le papier, les coquillages… Cette méthode de datation est basée sur la mesure de la quantité de carbone 14 restant dans le matériau. Le carbone 14 est un isotope radioactif du carbone, c'est-à-dire qu'il va disparaître au cours du temps. Un organisme vivant contient une quantité constante de carbone 14, du fait des échanges avec l'atmosphère (respiration ou photosynthèse). À la mort de l'organisme, les échanges avec l’extérieur cessent et la quantité de carbone FIG. 1 : Loi exponentielle de désintégration du carbone 14 et repères chronologiques. © CIRAM. Par Dr. Olivier Bobin et Dr. Armel Bouvier 14 diminue alors selon une loi exponentielle connue. Sa concentration est divisée par deux tous les cinq mille sept cent trente ans. C'est la mesure du rapport carbone 14 sur carbone total qui permet de dater les matériaux. La limite de datation est aux environs de cinquante mille ans. Au-delà, la quantité de carbone 14 est alors trop faible pour être mesurée par les techniques actuelles. Les mesures sont effectuées par spectrométrie de masse couplée à un accélérateur de particules (AMS). Cette technique nécessite très peu de matière (0,01 gramme environ contre 1 gramme auparavant), un minimum de temps d’analyse (moins d’une heure de comptage contre plusieurs jours ou semaines auparavant) et fournit des mesures beaucoup plus précises qu'avec les anciennes méthodes. S'affranchir des pollutions L'échantillon subit au préalable de nombreux traitements : Soxhlet, acides, bases, eau déminéralisée. Le CO2 ART+Science FIG. 2 : Ligne d'accélérateur de particules et spectromètre de masse associé (AMS). (rattachés au CIRAM) FIG. 3 (ci-contre) : Salière sapi-portugaise, Sierra Leone. XVIe siècle. H : 23,1 cm, collection privée, avec l’aimable autorisation d’Entwistle, Londres). Photo Ed Parrinello / Square Moose. FIG. 4 (ci-dessous) : Vue de l'envers d'un masque en bois et localisation du prélèvement (2 à 3 mm de diamètre). © CIRAM.


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