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MUSÉE à la une peu opportunes, dans le cas présent – vu l’impossibilité de déplacer le Lanzón – le Museum Rietberg a fait le bon pari. Cette réplique a non seulement réussi à donner une idée de ce qu’était cette sculpture, mais elle a offert aussi une image cohérente de ce que durent être les labyrinthes conçus pour les rituels d’initiation chamaniques qui étaient probablement 74 célébrés devant celle-ci. Retour sur l’histoire de Chavín de Huántar Mais qu’était exactement Chavín de Huántar ? Le carmélite Antonio Vázquez de Espinosa, qui, en 1623, décrivit ainsi les ruines qu’il avait visitées quelques années auparavant, nous en donne une première idée : « À proximité de ce village de Chavín, il y a une construction de dimensions notables réalisée au moyen de pierre très bien travaillée : c’était l’un des sanctuaires les plus importants des païens, comme pour nous Rome ou Jérusalem. À cet endroit, les Indiens venaient offrir et faire leurs sacrifices car le démon répondait à leurs demandes ; aussi y accouraient-ils de tout le royaume. On y trouve des pièces et de grandes salles souterraines dont l’on dit qu’elles passent sous le cours d’eau qui coule à proximité ». Par ces passages, qui se sont avérés très précis (si l’on excepte le fait que certaines galeries construites à l’intérieur du Temple Ancien ne « passent pas sous le fleuve », mais pouvaient être utilisées lors de rituels de la fertilité, en déviant l’un ou l’autre ruisseau dans leur intérieur), on comprend que les ruines de Chavín de Huántar, au XVIIe siècle encore, étaient un lieu où les Indiens allaient faire leurs rituels. Trois siècles plus tard, Tello, le premier archéologue à étudier le site, définit la culture de Chavín comme la « mère » de toutes les cultures du Pérou ancien, en soutenant que c’est là justement que ce sont développés les traits culturels qui allaient caractériser et imprégner les siècles suivants. FIG. 21 et 22 : Travaux de mensurations, balayage laser en lumière rasante, Chavín, 2012. Photo © ArcTron 3D. FIG. 23 (PAGE SUIVANTE) : Reconstitution en 3D des quatre côtés du Lanzón, statue de la divinité principale. Infographie : Museum Rietberg et ArcTron 3D.


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