MARCHÉ de l’art FIG. 8 : Sculpture représentant Huehueteotl, style de El Zapotal (?), État de Veracruz, Mexique, env. 600 à 800 apr. J.-C. Céramique. H. : 58 cm. Musée Barbier-Mueller, inv. 507-18. © Musée Barbier-Mueller, photo studio Ferrazzini Bouchet. ce que je vais dire, mais je crois très sincèrement que c’est la première fois que se tiendra une vente d’art précolombien de cette importance. D’une part, il convient de rappeler que trois cent trente oeuvres vont être dispersées : ce qui est un nombre conséquent. Et que dire de leur qualité ! Comme je l’évoquais précédemment, le fait qu’il s’agisse d’une collection destinée à une présentation muséale a largement contribué à la formation d’un ensemble d’exception. Objectivement, je suis convaincu que la diversité de la collection ne va pas manquer de stupéfier les gens : il y a des oeuvres du Brésil, d’Amérique centrale, du Pérou, sans parler de toutes les civilisations qui ont été vraiment productives et, surtout, originales et qui se trouvent représentées au moins par un véritable chef-d’oeuvre. Ce n’est pas possible que les amateurs n’y soient pas sensibles ! T. A. M. : Parlons justement du profil des acquéreurs : pensez-vous que cette vente-là suscitera de l’intérêt auprès de collectionneurs ou d’institutions des pays d’origine ? J. P. B.-M. : Je ne sais pas... Je dirais en réalité que si les pays d’origine réagissent, ce ne sera pas pour acquérir mais certainement plutôt pour réclamer. T. A. M. : Est-ce une éventualité qui vous inquiète ? J. P. B.-M. : Non, absolument pas. Nous sommes en France, pays ayant signé la convention de l’Unesco en 1997. Cela signifie que toute oeuvre sortie de son pays d’origine avant cette date ne peut être réclamée par son pays d’origine. C’est le cas des pièces de ma collection, pour lesquelles toutes les précautions ont été prises. T. A. M. : Pour conclure, quel avenir rêvez-vous pour les oeuvres que Sotheby’s dispersera ? J. P. B.-M. : Pourvu (pourvu !) qu’elles ne finissent pas chez des milliardaires, même si elles se vendent moins cher... Je leur souhaite d’aller chez des gens qui les aimeront au moins comme je les ai aimées. Je me réjouis d’avance de la joie de ces collectionneurs ! 40 La vie de la collection en quelques titres d’expositions organisées par le Museu Barbier-Mueller d’Art Precolombí de Barcelone : * Artes de América central, novembre 2000 – mars 2001. * Tesoros de la cerámica precolombina en las colecciones Barbier-Mueller, 30 octobre 2003 – avril 2004. * Imágenes del cuerpo, el museo interpretado por Robert Wilson, juin – octobre 2004. * Amazonia, Brasil prehistórico, 16 novembre 2007 – 5 avril 2008. * El Caribe precolombino. Fray Ramon Pané y el universo taíno, juin – octobre 2008. * Rastros del Norte. Norteamérica antigua, 21 mai 2010 – avril 2011. * Camino del Inca, el pasado de los Andes, 9 juin 2011 – septembre 2012.
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